OTTO ORBÁN
PAR L' OEIL DE L'ÉTRANGER.
Découvrant tout á coup par le hublot d'un véhicule interstallaire
cette sauvage bagarre entre villageois baptisée bataille des nations,
ce jüillissement, ce flamboiement local du sang brulant de 1'espece humaine,
ces hommes de parti, ces hommes de faction, ces va-de-la-gueule et du grand geste,
ces philosophies comme des arcs-en-ciel au-dessus de ces bandes de démons en rut,
routes, fumée, eau, air, firmament, ces impõts sur tout et sur le reste,
ces supplices du pal, de la roue, du bucher et de la pendaison,
tout ce qu'a recouvert et recouvre, en bref, ce mot d'Europe Centrale,
et comprenant de plus qu'en ce bordel qui propose aux mendiants des mendiantes,
nous ne voulons voir dans le ver d'aujourd'hui que le papillon de demain,
que nous ne cessons de concevoir selon le nombre d'or la liberté et 1'abondance,
que notre insupportable folie, autrement dit, somme toute meme, nous 1'aimons,
L'ange du Seigneur, un candide cadre provincial venu d'un ordre transparent,
ne saurait dire rien de plus, bouche bée que ÇA ALORS... ÇA ALORS
traduit du hongrois par Maurice Regnaut -
en collaboration avec Péter Ádám