FOURBU
Des paysans, la face grave, taciturnes,
En traversant les champs reviennent au village.
Le fleuve et moi sommes couchés l’un
près de l’autre,
Sous mon cœur s’assoupit la tendre herbe
sauvage.
Le fleuve en son flot roule un grand silence calme.
Soucis, fardeaux en moi se changent en rosée.
Plus question de Magyars, de frères, vieux
ou jeunes,
Mais de vivants fourbus pareillement couchés.
Le soir descend, universel apaisement…
Je suis comme un morceau de pain chaud que l’on
rompt.
Le ciel s’endort aussi. Les étoiles
se posent
Sur le calme Maros comme dessus mon front.
(Jean Rousselot)